Et s’il s'agissait de la plus fidèle représentation de l'humanité ou, mieux, de la conscience dans l'univers ? Et si l'absurdité de notre existence dans ce grand silence cosmique ne trouvait sa justification que dans la conscience que nous en avons ?
"Where is everybody ?" disait Fermi. Et si nous sommes bien seuls dans toute la galaxie, notre conservation ne constitue-t-elle pas, au-delà de notre insignifiance, la première des responsabilités qui nous incombent ?
Comme l'arbre qui tombe seul dans la forêt n'existe pas, comme l'aigle et le poisson n'existent que si nous sommes là pour les voir, notre univers cesse-t-il d'exister si nous cessons d'en détenir la conscience ?Et si tel était notre unique devoir ? Avoir conscience du monde sans le juger, sans le comprendre, tout en cherchant sans répit à mesurer le plus précisément possible l'étendue de notre ignorance pour se résigner à l'éprouver, le ressentir.
Nous devons aux surréalistes d'avoir exprimé en vives émotions toute la complexité quantique d'un univers dont la réalité vole en éclats. Ils nous ont à jamais délivrés de cette question qui nous tord les tripes depuis la nuit des temps : "Bon dieu mais qu'est-ce qu'on fout là ?". La réponse est simple : "Regarde."
Jean-Marc Chipot
23 septembre 2024
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